Pour faire suite à un précédent billet publié sur les risques liés au tourisme médical et le sur-diagnostic qui accompagne les soins proposés, il est important d’approfondir davantage cette dernière notion. En chirurgie esthétique, le sur-diagnostic n’est pas autant un problème que dans d’autres sphères de la médecine ; c’est davantage le principe de sur-traitement qui constitue un problème en soi. Toutefois, bien que ce principe amène une discussion toute autre, il est essentiel que tous saisissent bien les fondations et impacts de ce sur-diagnostic.

Distinguer le bon diagnostic du traitement mercantile

En général, les soins de santé prodigués dans un contexte international impliquent plus souvent qu’autrement une sphère mercantile et marketing. Dans une perspective où les gens malades cherchent à être traités le plus rapidement possible, il apparaît normal et légitime de vouloir tenter de trouver un maximum de solutions qui mèneront vers la guérison. Toutefois, ce mécanisme naturel implique aussi une certaine vulnérabilité pouvant mener à considérer des options qui « sur-diagnostiqueront » la réelle situation médicale du patient. Ainsi, il faut garder en tête qu’en situation de tourisme médical, le professionnel de la santé qui est intéressé à s’occuper d’une personne malade (d’origine étrangère), le fera principalement pour sa rémunération; plus il vous traitera, plus il sera payé. Évidemment, il existe des exceptions reliées à des traitements spécialisés qui ne sont disponibles uniquement que dans certaines régions ou offerts que par certains professionnels reconnus par la profession.

L’éthique de travail : une définition variable

Que l’on parle de soins dentaires, chirurgie esthétique, médecine de la reproduction, traitements cancéreux ou cardiaques, rééducation, mais aussi examens préventifs, l’offre du tourisme médical est très variée. La culture médicale est différente d’un pays à l’autre et malheureusement, dans certain cas, on peut se retrouver avec des patients qui nécessitent de nouvelles investigations, pour compenser une opération mal effectuée ou non nécessaire. Celles-ci, parfois risquées, sont le résultat d’anciens traitements moyennement efficaces, générés dans un contexte où, suite à une demande du patient, le professionnel en question à profiter de cette opportunité pour monnayer davantage ses conseils et le traitement associé.

Le tourisme médical : un patient averti en vaut deux

Dans un souci de vigilance, nous devons comprendre qu’outre le premier prérequis d’installations médicales de qualité et celui de bonnes infrastructures, la sécurité du pays que l’on préconise pour un traitement joue aussi un rôle pour attirer les touristes médicaux. Dans une région donnée, l’offre de soins de santé en généralement limitée par le nombre de personnes offrant les soins et les ressources financières des agents payeurs; alors que la demande (de soins) peut devenir quasi illimitée. C’est pour cette raison que le réseau est toujours saturé quand l’agent payeur est l’état et que des ressources offrant des services privés réussissent à attirer de plus en plus de clientèle. Si une personne décide d’aller de l’avant avec de tel services, elle doit rester vigilante, critique, obtenir au besoin plus d’une opinion, pour que l’investissement soit vraiment bénéfique.