Dans mon dernier article, je vous parlais de l’inquiétude de certaines patientes par rapport à leurs implants mammaires, et je démêle le vrai du faux par rapport à ce qu’on a appelé le « Breast Implant Illness ». Au-delà de cette inquiétude nouvelle, bien des raisons peuvent pousser une patiente à vouloir faire retirer ses prothèses. Je me pencherai donc sur les détails de ce type d’intervention.

Question de capsule

D’abord, il faut mentionner que le retrait d’implants mammaires peut être compris en deux étapes. Premièrement le retrait de l’implant, et deuxièmement, le retrait ou non de la capsule qui s’est formée autour de celui-ci.

Cette capsule est une membrane développée par le corps pour isoler l’implant du reste de l’organisme. Elle peut également être appelée coque fibreuse. Elle peut être mince, plus épaisse et fibreuse ou même calcifiée (convertie en sels de calcium). Sa forme et sa composition varient en fonction du type d’implant, de son intégrité et du temps écoulé depuis l’opération.

Des découvertes récentes font état de la présence d’un biofilm au sein même de ces capsules. Comparable à celle dans notre flore intestinale, il y aurait un certain nombre de bactéries variées colonisant les capsules.

Une hypothèse récente suggère qu’une capsule pourrait devenir plus épaisse et causer des problèmes. Cela se produirait si une bactérie prend le contrôle sur les autres dans un lot.

Le choix de procédure

La grande question à se poser lors du retrait d’implants mammaires est de savoir si l’on doit retirer les capsules ou non. La décision aura un impact autant sur l’intervention chirurgicale que sur la période de convalescence de la patiente.

Prenons l’exemple d’une patiente ayant des prothèses de silicone depuis 30 ans, potentiellement rompues depuis 5 ans. Les capsules autour peuvent alors être très fermes (calcifiées). On conseille donc le retrait des capsules.

Tandis que le cas d’une autre femme ayant des implants salins depuis 3 ans est plus complexe. Les capsules sont beaucoup plus minces et souples, ce qui rend la prise de décision plus difficile.

Il faut savoir que l’intervention visant à enlever seulement les implants diffère beaucoup de celle où l’on retire également les capsules. Retirer des implants est un geste relativement simple, qui peut se faire sous anesthésie locale avec un minimum d’inconfort pour la patiente.

Cette intervention chirurgicale implique une courte convalescence et des risques minimaux. C’est le cas lorsqu’on parle d’intervention avec des prothèses salines intactes ou rompues, ou des prothèses de silicone intactes.

La capsulectomie : pas une mince affaire!

Lorsqu’on retire les capsules, on parle alors d’une capsulectomie. Il existe trois types de retrait des capsules, mais dans tous les cas l’intervention est plus complexe qu’un simple retrait d’implants.

Le premier type consiste à retirer entièrement la capsule sans voir son contenu, c’est la méthode en bloc. La deuxième méthode, appelée totale, consiste à ouvrir ou couper la capsule avant de la retirer entièrement. Enfin, la méthode partielle consiste à retirer seulement une partie de la capsule.

C’est une intervention plus longue qui demande une anesthésie générale et qui implique souvent une convalescence plus difficile. On lui associe également des risques plus élevés : hématome (saignement), douleur, possible faiblesse résiduelle du muscle pectoral et cicatrice plus longue.

Un chirurgien consciencieux se doit de peser les risques des gestes qu’il pose par rapport aux bénéfices escomptés de ses interventions.

Mon approche

Sachant cela, en ce qui me concerne, quand les patientes ont des capsules minces et normales, je ne recommande pas de les retirer. Je ne vois pas d’avantage, surtout dans les cas de prothèses salines ou de silicone intactes. Si on ne veut plus de silicone, en enlevant les implants, on l’enlève complètement. Il n’y a pas de silicone dans une capsule de prothèse intacte.

Néanmoins, dans les cas de capsules épaisses ou d’implants rompus, ou si une personne y tient vraiment, une capsulectomie est réalisable. Le plus important est que la personne soit consciente des implications d’une telle procédure.

Qu’arrive-t-il avec la peau du sein une fois les implants retirés ? Le sein devient-il tombant ou déformé ? Faut-il absolument procéder à un redrapage ?

Voilà trois questions qui me sont souvent posées, et auxquelles je réponds dans mon article sur le retrait des implants mammaires sans remplacement.